L'électrification massive des usages est indispensable à la transition énergétique pour atteindre la neutralité carbone d'ici 2050. Premier secteur concerné : la mobilité électrique avec en tête de file le marché des batteries. Un secteur largement dominé par la Chine qui n'empêche pas l'Europe de revenir dans la course, avec l'ambition de produire sur son sol une part importante des batteries nécessaires à son industrie.
Sur le Vieux Continent, on estime à 800 000 le nombre d'emplois qui devraient être créés dans ce secteur d'ici à 2030. Cependant face à des besoins et des compétences spécifiques, les entreprises du marché soulignent une offre des formations réduites et encore peu adaptées à la réalité de l'outil industriel.
Pour répondre à ces enjeux, la Région Nouvelle-Aquitaine vient de lancer le projet Battena pour BATTErie en Nouvelle-Aquitaine, un programme de formations qui a l'ambition, d'ici 5 ans, de former 35 000 talents, de lycéens à des salariés en reconversion en passant par des doctorants et des demandeurs d'emploi.
« Le projet est né d'un diagnostic des besoins en recrutement, en compétences et en métiers de la filière batterie en Nouvelle-Aquitaine. En réalisant ce bilan, nous avons pris connaissance de l'Appel à manifestation d'intérêt, Compétences et métiers d'avenir (AMI-CMA) porté dans le cadre du plan France 2030. Un programme qui vise à investir massivement dans les technologies innovantes et à soutenir la transition écologique. Aussi, en adéquation avec notre diagnostic et cet appel, nous avons saisi cette opportunité pour monter le projet Battena avec l'ambition de répondre aux enjeux stratégiques de la filière », explicite Oriane Beauduc, chargée de mission Filière Batterie, au sein de la région Nouvelle-Aquitaine.
200 formations du CAP à bac+6 seront créées d'ici à 2030
Un projet créé en synergie avec plus de 60 acteurs du territoire parmi lesquels des entreprises de renommée internationale, des structures en R&D, des startups et des PME en forte croissance. Des entités à l'instar de Saft, ACC, Forsee Power, Solvay, Arkema, Voltéo, Paprec, Orano… qui accueilleront des alternants et mettront à disposition des experts pour former les talents.
Un consortium au sein duquel les syndicats et les fédérations (Union industries et métiers métallurgie - UIMM), les centres de formation (AFPA), les lycées, les universités (Bordeaux, Poitiers, Angoulême…) et les écoles d'ingénieurs (École d'ingénieurs en génie de systèmes industriels - EIGSI), joueront pleinement leur rôle.
« Notre projet vise à développer plus de 200 formations d'ici 5 ans, du CAP à bac+2 pour la maintenance et l'électrotechnique. De bac +3 à bac+6 pour le génie industriel, la chimie, la science des matériaux, l'automatisation, la mécatronique et les procédés. Des cursus sur-mesure via cette synergie au plus proche des besoins des industries mais aussi du territoire », explicite Oriane Beauduc.
Parmi la soixantaine de formations qui seront d'ores et déjà accessibles en 2024 : un titre professionnelle Technicien de maintenance industrielle station de pompage solaire avec batteries, un BUT GEII parcours Électricité et maîtrise de l'énergie, un titre d'ingénieur Énergie et environnement, technologie des batteries.